Partir en PVT (Permis Vacances Travail) à l’autre bout du monde, beaucoup en rêvent. Une année à part, une parenthèse dans une vie, un nouveau départ, une envie de voyager lentement ou simplement le début d’une folle aventure à l’étranger. Le PVT est tout ça à la fois et ouvre le champ des possibles à quiconque a le courage d’entreprendre le projet. Dans cet article, on vous explique comment nous n’avons pas fait le PVT Nouvelle-Zélande dont nous rêvions, on vous raconte nos projets de voyage alternatif, on vous détaille le cheminement entre le projet initial et le projet final et on évoque avec vous notre vision du voyage et pourquoi nous avons fait le choix de voyager lentement, en prenant le temps de contempler.
Le projet initial, comme une envie de tout plaquer : PVT Nouvelle-Zélande
- On se prépare pour voyager lentement en Nouvelle-Zélande
- Un virus qui fige les déplacements internationaux ? Mince
Les projets alternatifs, est-il possible de voyager lentement malgré le Covid-19 ?
- Allez, on va en Asie par la route !
- Et l’Europe ? C’est super aussi l’Europe !
- Bon, on fait quoi alors ?
Voyager lentement c’est bien, mais pourquoi ?
- Le(s) déclic(s)
- Voyager lentement, les raisons
- Et si on faisait un site internet ?
Le projet initial, comme une envie de tout plaquer : PVT Nouvelle-Zélande
Vous l’aurez compris, on projetait avec Laura de partir en PVT en 2020/2021. Les plus anglophones et les plus branchouilles d’entre nous appellent aussi ça le WHV (Work Holliday Visa), un visa qui permet de rester un an dans un pays avec l’autorisation de travailler et de faire du tourisme.
La destination nous faisait rêver sous bien des aspects et depuis un moment déjà. Bref, on s’était décidé pour une année de PVT en Nouvelle-Zélande. C’était la dernière chance pour moi (Lény), qui allait bientôt avoir 31 ans et ne pourrait donc plus faire la demande de ce PVT (il n’est pas possible pour la Nouvelle-Zélande de faire sa demande après ses 30 ans révolus). C’était le mois de janvier 2020 et la décision était prise. Laura allait demander sa disponibilité de l’éducation nationale (eh oui, elle est prof d’histoire-géo en collège, mais vous aurez plus de détails dans notre page Nous connaître). Pendant ce temps, je préparais moi aussi de mon côté mon départ de mon boulot. Demander un congé sabbatique d’une année ou tout plaquer et partir pour voyager lentement ? Telle était la question.
On se prépare pour voyager lentement en Nouvelle-Zélande
Pendant ces deux premiers mois de 2020, on est à fond. On épluche le site de PVTistes.net, les blogs de voyage. On accumule les conseils, les bons plans et les connaissances. On se met d’accord sur une date de départ. Ce serait début septembre 2020, dès que la disponibilité de Laura serait lancée. On ne voulait pas perdre de temps tout en profitant de notre été en France. On planifie notre année de PVT en Nouvelle-Zélande qui sera une alternance de travail et de roadtrips tout en se gardant du temps pour se poser dans une grande ville. Tout était parfaitement callé. C’est qu’on est organisé, figurez vous !
On est en mars 2020 et le Covid commence à faire des dégâts partout dans le monde. On reste positifs et on fait nos demandes de visas PVT pour la Nouvelle-Zélande qui sont acceptées par l’immigration Néo-Zélandaise. Yes !
Trois jours après, la France se confine et la Nouvelle-Zélande ferme ses frontières. Pour nous, c’est anecdotique, on est loin d’imaginer l’ampleur que tout ça prendra et on continue à se préparer pour un départ en septembre. Laura reçoit la confirmation que sa demande de disponibilité est acceptée et de mon côté je quitte mon travail, trop heureux de me libérer de cette dernière entrave. Tout s’enchaîne parfaitement et on se prépare à voyager lentement.
Un virus qui fige les déplacements internationaux ? Mince
On réfléchira également à la meilleure façon d’aller en Nouvelle-Zélande. La solution de l’avion paraît évidente et s’impose naturellement mais se pose la question de l’impact écologique d’un tel déplacement. On s’intéresse de plus en plus au voyage alternatif et au slow travel et on étudiera la solution du cargo. Beaucoup plus lent et beaucoup plus cher mais plus respectueux de l’environnement.
On profite de l’été, même si on commence à s’inquiéter de cette situation sanitaire qui n’évolue pas. La Nouvelle-Zélande déclare même ne pas vouloir rouvrir ses frontières avant un éventuel vaccin. Evidemment, on commence sérieusement à se faire du souci et on commence à repenser le projet. On vous explique tout ça dans la prochaine partie.
Les projets alternatifs, est-il possible de voyager lentement malgré le Covid-19 ?
Allez, on va en Asie par la route !
Notre visa pour la Nouvelle-Zélande était valide jusqu’au mois de mars 2021 et je refuse de croire que nous n’aurons pas l’occasion de nous en servir d’ici là. Mais la sagesse imposait tout de même de plancher sur un plan B. C’est ce qu’on fera après cet été 2020. On réfléchit, on laisse s’exprimer nos envies, on parle beaucoup et l’idée nous vient de rallier l’Asie du Sud-Est par la route en empruntant la nouvelle route de la soie.
Et l’Europe ? C’est super aussi l’Europe !
On ne se laisse pas abattre et on rebondit. Plus on sent nos libertés s’amoindrir et plus l’envie de se barrer loin de tout se fait forte. Puisque c’est comme ça, on se prévoit un gros roadtrip d’un an en Europe. On veut voyager lentement et on y arrivera ! Les frontières après l’Europe seront bien ouvertes si on leur laisse une année de plus, non ? Et on se dit qu’on prendra l’Orient Express pour aller à Pékin puisqu’en se renseignant encore et encore, on s’aperçoit que faire passer une voiture en Chine est en théorie faisable mais se révèle être dans la pratique presque mission impossible. Tout était calé et en ce deuxième confinement français de la fin d’année 2020, c’est optimistes qu’on se fixe une date de départ en décembre. C’était sans compter sur le Covid-19 qui allait pousser toute l’Europe à se reconfiner… Bien tenté mais ce ne serait pas pour cette fois non plus.
Le temps passe, inlassablement. On est en décembre et toujours en France, le moral en berne. Mais une lueur d’espoir vient nous tirer de notre torpeur. Une charmante famille de Danois nous contacte via une plateforme de Woofing sur laquelle nous sommes inscrits et actifs et nous propose de venir passer l’hiver chez eux en échange d’un coup de main pour divers travaux. D’après eux, le Danemark pourrait ouvrir à nouveau prochainement. On est super intéressés à l’idée de ce projet. Hiver et pourquoi pas printemps au Danemark avant de pouvoir nous lancer dans notre périple en Europe. Le problème c’est que 2020 semblait condamnée à être une année de $@&ç^#§ et malheureusement tous les pays frontaliers au Danemark restent fermés et le pays est inaccessible autrement qu’en avion. Sale histoire.
Bon, on fait quoi alors ?
Les fêtes de fin d’année sont passées et 2021 commence sans rien de concret à nous proposer, après presque un an de préparation pour des projets qui ne peuvent aboutir. On prend alors une décision radicale. Plutôt que d’attendre désespérément (car on commençait réellement à désespérer) une providentielle ouverture des frontières, on se dit, pourquoi ne pas partir là où on voudra bien nous accueillir ? En cherchant, on se rend compte que c’est le cas de la Polynésie Française. On discute avec des personnes là-bas qui accueillent les voyageurs en échange de quelques coups de main. Le projet nous emballe bien et nous rapprocherait de l’Australie et de l’Asie du Sud-Est. Il allait malheureusement falloir prendre l’avion, mais notre santé mentale était en jeu. On prend un certain plaisir à taper dans les moteurs de recherche des trucs du genre : « SEJOUR TAHITI », là où on tapait auparavant : « Allons nous tous finir prisonniers pour l’éternité ? ». Quelques jours après, les billets sont réservés et après moult péripéties qu’on vous raconte dans un autre article, on atterrit à Papeete le 21 janvier 2021. Notre beau projet de slow travel commence enfin et on se félicite de ne pas avoir lâché le morceau. On a réussi ! On va finalement pouvoir voyager lentement malgré le Covid-19. Il n’aura pas réussi à nous immobiliser.
Voyager lentement c’est bien, mais pourquoi ?
On vous parle juste au dessus de voyage au long cours. Maintenant on vous explique pourquoi c’est la façon de voyager qu’on a choisi et on vous raconte pourquoi Wise Contemplatives, pourquoi ce nom et qu’est ce qui nous a poussé à vouloir voyager malgré que la période ne s’y prête pas forcément. Il faut voir les quelques paragraphes qui précèdent comme une très grosse introduction à ce qui suit et qui est la véritable réflexion sur le slow travel et sur les avantages de voyager lentement.
Le(s) déclic(s)
Outre le déclic qui a motivé cette envie de voyage, le fait de vouloir le faire lentement en prenant le temps de s’imprégner des lieux, des cultures et de l’histoire des endroits visités est lié à plusieurs autres raisons.
Voyager lentement, les raisons
Varier les modes de transports
La principale raison est sûrement l’aspect écologique du voyage et du tourisme. Il est démontré qu’un trajet long courrier en avion équivaut en termes d’émission de gaz à effet de serre à doubler les rejets annuels de chaque personne présente à bord de l’avion. On parle bien évidemment ici de personnes avec un rythme de vie à l’occidentale. Le constat est alarmant quand on sait la période que nous traversons et l’impact qu’a déjà le réchauffement climatique.
Le fait de limiter ce genre de déplacement permet donc de limiter notre impact négatif. Le simple fait de ne prendre qu’un billet aller et de faire le retour autrement est une façon de voyager plus éco-responsable même si l’idéal reste bien sûr de ne pas prendre l’avion (pas évident pendant cette période de pandémie). Pour cette simple raison, le voyage au long cours s’impose puisqu’il permet de prendre le temps d’utiliser des moyens de transports plus lents mais plus respectueux. Mais le slow travel ne consiste pas uniquement à limiter son utilisation de l’avion.
Faire 800 km par jour pendant 10 jours pour traverser un continent n’est pas l’idée que l’on se fait du voyage au long cours et n’est écologiquement parlant pas très intéressant. Nous nous interdisons depuis quelques années déjà de prendre l’autoroute, lorsque nous voyageons, et préférons les petites routes qui permettent d’en voir davantage. Voyager lentement implique de considérer le trajet comme partie intégrante du voyage et non pas comme un moment désagréable, passage obligatoire entre deux endroits intéressants. C’est pour nous une interface entre deux lieux qui permet de comprendre et d’appréhender les différences entre ces lieux et de percevoir et comprendre le glissement qui se fait entre les deux. Il ne tient qu’à nous de rendre ces trajets passionnants et riches en découvertes et ce n’est franchement pas compliqué lorsqu’on est curieux. C’est aussi ça, être voyageur au long cours, c’est apprécier pleinement les choses simples.
Voyager lentement c’est aussi vivre avec les locaux
Le slow travel impose également de vivre plus simplement et donc de diminuer son empreinte carbone par la même occasion. C’est la philosophie même du voyage lent, vivre la vie comme les locaux la vivent. Il n’est pas question pour nous de voyager en Asie en enchaînant les nuits dans les complexes hôteliers en vivant une vie parallèle, refermés sur nous même.
Vivre à un autre rythme
Etre voyageur au long cours s’intègre comme son nom l’indique dans une démarche de voyage et non pas de tourisme. Un touriste qui visite un pays pendant 15 jours ne peut pas se permettre de prendre son temps puisque son boss l’attend de pied ferme lundi matin prochain, tandis qu’un voyageur le peut et le veut. Peut-être les mentalités devraient-elles évoluer à ce sujet et le système également.
On ne peut décemment pas prétendre découvrir un pays en faisant les choses en courant sans prendre le temps d’échanger et de comprendre le milieu dans lequel on évolue ainsi que le contexte à la fois géographique, social et historique. On parlait un peu plus haut du fait que dans nos sociétés, les choses allaient trop vite, autant au travail que dans nos vies perso. C’est également transposable au tourisme et à la façon que l’on a de consommer le voyage. Toujours plus loin et toujours plus vite.
Est née de ces constats une volonté, vous l’aurez compris, de voyager autrement, de voyager lentement, dans le respect de l’environnement et en prenant le temps de contempler. Nous voulions également une réelle coupure avec le monde du travail, une parenthèse dans nos vies de salariés. Le rythme de travail effréné de deux bons petits soldats qui habitaient chacun à une heure de route de leur lieu de travail ne nous convenait plus. Le fait que nos vies soient entièrement centralisées autour du travail et de nos lieux d’emplois était quelque chose que nous avions du mal à vivre et ce nouveau départ nous permettra à terme de ne plus nous faire piéger dans cette spirale.
Et si on faisait un site internet ?
Enfin, on s’est dit qu’on allait faire un truc assez sympa avec ce voyage alternatif, qu’on allait s’offrir des expériences inoubliables et que ce serait dommage de ne pas partager tout ça. Alors pourquoi ne pas faire un blog de voyage un peu différent ? Voyager pendant le Covid-19 est un vrai casse tête, la période rend les mobilités complexes et les libertés ne sont plus ce qu’elles étaient mais ça rend pour nous d’autant plus intéressant le partage de nos expériences à ce sujet. Voyager lentement est quelque chose qui se fait déjà et nous n’inventons rien mais on a eu l’envie d’aborder les choses différemment en évoquant les aspects qui nous intéressent et qui, nous le pensons, sont fondamentaux dans la compréhension de ce qui nous entoure lorsqu’on voyage, à savoir la géographie, à la fois humaine et physique, l’histoire et la culture qui sont pour nous indissociables. On se réserve le droit également parce qu’on adore ça, de s’adonner à quelques digressions et articles plus philosophiques, moins terre à terre.
Il ne sera pas nécessaire d’expliquer à ceux qui se débrouillent dans le langage de Shakespeare le sens de notre nom : Wise Contemplatives et, après traduction pour les autres, on ne fera pas l’affront de vous expliquer le choix de ce nom. Wise veut dire sage et Contemplatives parle de lui même et signifie contemplatifs. Si vous avez tout lu jusqu’ici, vous aurez compris pourquoi nous avons choisis ce nom pour notre blog. Il résume parfaitement l’idée qu’on se fait du voyage et la façon dont on l’envisage. Si on a fait le choix de ce nom en anglais, c’est en clin d’œil à ce voyage de noces qui aura été le déclic et dans une idée d’universalité, de partage et d’échange.
On espère que ces quelques paragraphes vous auront permis de mieux comprendre notre projet, les obstacles rencontrés pendant notre année de préparation, l’ADN de notre blog et d’en apprendre plus sur le slow travel et les motivations qui ont été les nôtres pour changer pour un temps de mode de vie. Le temps est la ressource la plus précieuse qui soit, il faut l’utiliser du mieux possible et prendre son temps, ne veut pas dire le gaspiller, bien au contraire. Nous devons être seuls maîtres de la façon dont nous utilisons le temps qui nous est alloué. C’est en tout cas notre avis. Prenons le temps de prendre le temps, prenons le temps de contempler car rien n’a plus de valeur.
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